
Driver Parallel Lines nous propose une visite guidée de New York City à travers les âges. La série aura-t-elle retrouvé son second souffle après la déconvenue de Driver 3 ?
Au regard de nos premiers tours de roue dans ce nouvel épisode de Driver, un vague sentiment de déjà-vu anime les débats. Le spectre de la "loi des séries", comme on l’appelle à la rédaction, semble pointer à l’horizon. On espère que Reflections saura nous faire mentir. Mais rien n’est moins sûr.
La grosse pomme L’action de Driver Parallel Lines se déroule cette fois dans une seule et même mégapole, New York City. Les développeurs ont préféré insister sur l’aspect temporel du scénario plutôt que la variété des destinations. Vous incarnez TK, une petite frappe des banlieues qui ne travaille qu’à la course. Vous êtes driver, transporteur, pilote, comme vous voulez, et votre job consiste à rouler à tombeau ouvert dans les rues de la ville afin d’effectuer le sale boulot de quelques caïds de la pègre locale. L’action se déroule initialement en 1978, voitures et environnements de "Big Apple" ont été modélisés en conséquence. Même l’interface possède un aspect vieillot qui marque bien son appartenance au siècle passé. Une pointe d’originalité qui s’estompe rapidement à la vue de notre espace de jeu, terne, possédant certes une multitude d’objets 3D à démolir mais avec un graphisme obsolète. Au moins l’animation ne souffre pas des ralentissements rencontrés dans Driver 3.
28 ans à Sing Sing Les premières missions permettent de découvrir les quelques évolutions de jouabilité rajoutées de-ci de-là. Tout d’abord le système de visée, s’il trouve un réel intérêt en voiture, pèche par son manque d’efficacité lors des phases pédestres. Des phases mal organisées et peu jouables. Ensuite, il est possible d’améliorer les bolides que l’on vole afin de personnaliser le design et d’augmenter leurs caractéristiques. L’intérêt reste limité compte tenu de la relative facilité avec laquelle on passe d’un véhicule à l’autre dans le jeu. L’apparition d’une planque offre de stocker des armes à feu et les bonus récupérés au cours des missions, trop répétitives à mon goût. Et ce ne sont pas les missions annexes qui remontent le niveau, présentes en trop petit nombre pour devenir intéressantes.
Parallel Lines nous donne l’impression d’un Grand Theft Auto : San Andreas amputé d’une grande partie de son contenu. Sans compter que la trame revancharde de l’histoire, dans un New York 28 ans plus tard, tombe radicalement à plat. D’autant que le jeu d’acteurs n’est pas à la hauteur. Little Theft Driver ? Les interactions avec les forces de l’ordre, quant à elles, auraient pu proposer un challenge motivant si l’intelligence artificielle n’était pas si défaillante. On se retrouve à rouler à 30 à l’heure devant une voiture de police, mais faucher des dizaines de passants dans les grandes avenues de la ville n’alerte pas le moindre agent. Le principe était bon, la mise en application mauvaise. Ce Driver ne fera pas date dans la série, qui a besoin d’un grand coup de balai pour repartir sur des bases solides. Peut-être la nouvelle génération de consoles apportera le renouveau tant attendu par les fans